Mercredi 13/10, nous dirons “non” à l’opération bâillon du CIVB !

À la suite de la publication, le 15 septembre 2020, des résultats d’analyses de 22 vins labellisés « Haute Valeur Environnementale » (HVE), l’association AAT (Alerte aux Toxiques) et Valérie Murat ont été condamnées le jeudi 25 février 2021 à 125 000 euros d’amende au profit du CIVB et de 25 acteurs de la filière, par le tribunal de Libourne.  Le verdict exigeait le retrait du dossier qui présentait les résultats d’analyse des laboratoires Dubernet (ce qui a été fait). L’objectif étant, pour le CIVB, principal plaignant, de faire disparaître des données tangibles et indiscutables révélant l’opération de greenwashing de ce label HVE. 

La plainte pour « dénigrement », instruite par le Tribunal judiciaire de Libourne, a entraîné un niveau de condamnation inédit contre une petite association. Cette procédure a eu aussi l’avantage, pour les plaignants, de contourner le point de départ de toute cette affaire : l’existence d’un label HVE au nom vertueux mais trompeur (voir notre article ici). En effet, la validité d’une plainte pour dénigrement est indépendante de la véracité des propos qui ont été tenus sur un produit !!!

Radiation de l’appel

Mais cette procédure pour “dénigrement”, habituellement réservée à des conflits commerciaux, a une autre conséquence : l’appel (que n’ont pas manqué de déposer Valérie Murat et AAT) n’est pas suspensif. Les 125 000 € doivent être réglés pour pouvoir prétendre à l’appel, même si le condamné est un salarié sans capital personnel et le plaignant un organisme dont le budget se chiffre par dizaines de millions d’€. Valérie Murat étant dans l’impossibilité de payer une telle somme, elle a négocié un paiement partiel et elle règle depuis avril, 400 €/mois et son association la même somme.

Ce n’était pas encore assez pour le CIVB et ses co-plaignants qui veulent une mise à mort symbolique de Valérie Murat. Ils ont décidé cet été, après l’avoir mise en demeure en avril d’exécuter intégralement cette condamnation (voir ci-dessous), de demander une radiation de l’appel, au nom du fait qu’AAT et sa porte-parole n’ont pas payé la totalité de la somme due. 

Mobilisation mercredi 13 octobre

Voilà pourquoi une énorme mobilisation se prépare pour le mercredi 13 octobre, jour où les avocats sont convoqués pour une première audience auprès de la Cour d’appel. Il sera très important ce jour-là de montrer que nous ne nous laisserons pas faire. Si une telle procédure bâillon peut être instruite contre une association lorsqu’elle informe la population, il n’y aura bientôt plus aucun droit à l’information et aucune liberté d’expression !

De nombreuses personnalités et collectifs se sont associés à cet appel :

Venez nombreux !

APHG invite tout le monde à participer massivement à ce rassemblement, simples citoyens, riverains ou viticulteurs. Ces derniers attendent en effet de leur organisme professionnel (auquel ils versent une cotisation volontaire obligatoire voir ici) qu’il se consacre entièrement à la promotion de leur vin car celui-ci traverse aujourd’hui une grave crise. Nombreux sont ceux qui ne se sentent pas solidaires d’un tel acharnement judiciaire dont le but est de faire taire pour protéger un label HVE critiqué maintenant de toutes parts.

L’avenir des vins de Bordeaux est dans un changement profond de pratiques. Si les vins, HVE ou autres, parvenaient à “zéro résidu de pesticides” par un artifice quelconque (comme ceux – consternants – évoqués dans cet article de Vitisphère et cette vidéo) tout en continuant d’épandre dans les vignes des produits cancérigènes, perturbateurs endocriniens ou SDHis, la question que posent les citoyens reste entière.

Ce n’est pas tant celle des résidus contenus dans les bouteilles (chacun peut, après tout, décider de boire de l’eau ou de la bière ou du jus de fruit) que celle de la biodiversité qui s’écroule à une vitesse effrayante, que celle de la santé des travailleurs de la vigne, celle des centaines de captage d’eau potable qu’il a fallu fermer ces dernières années pour cause de pollution, celle de l’air de la Gironde, du Cognaçais, ou des pommeraies du Limousin qui contient beaucoup trop de molécules inquiétantes, ou enfin celle des sols contaminés pour des années. C’est ce que confirme une récente étude d’ATMO, l’agence qui s’occupe de la qualité de l’air en Nouvelle-Aquitaine. 51% des néo-aquitains s’inquiètent de la contamination des sols par les pesticides !

A Vitisphère, aux responsables du HVE, aux Chambres d’agri, à la FNSEA nous réaffirmons :

nous ne demandons pas que les pesticides passent sous les radars, nous demandons leur interdiction totale et définitive.