Les pulvérisations ont repris et les dégâts sont parfois saisissants. Comment imaginer que la couleur orange que prennent certains rangs de vigne a quelque chose de naturel ? Que cela est sans conséquences sur l’environnement ?

Certaines AOC comme Bourg/Gironde prônent pourtant, dans leur cahier des charges, un enherbement des tournières obligatoire et une maîtrise de la végétation entre les rangs par des moyens mécaniques. Mais ce n’est pas toujours appliqué, et les autres appellations de Haute Gironde n’évoquent même pas la question.

Un seul ennemi, la nature

Malgré les avantages agronomiques et environnementaux de l’enherbement, la méthode “Terminator” continue de s’appliquer. Selon les chiffres de la DRAAF* 15% des parcelles du bordelais sont désherbées totalement et 45% à moitié (un inter-rang sur deux). Pour ce qui est de la partie qui est sous le rang, le modèle dominant est un désherbage chimique, couplé à un désherbage mécanique pour l’inter-rang. La plupart de ces surfaces désherbées (70%) le sont avec des préparations à base de Glyphosate (les 30% restant le sont à base de Flazasulfuron et de Flumioxazine).

On a l’impression que la philosophie de l’UIPP (l’Union des producteurs de produits phytos qui s’autoproclame pompeusement Union des Industries de la Protection des plantes ) a pris le dessus. Comme le montre cette infographie issue de leur brochure repères d’activité 2017-2018, la nature n’est pour ces gens-là qu’une somme de menaces pour l’agriculture :

La nature, c’est 10 000 bio agresseurs à éliminer, selon l’UIPP !

#BalanceTonGlypho

Nos lecteurs nous envoient quelques témoignages photographiques de ces pratiques. Vous aussi, écrivez nous

* DRAAF-NA, Agreste, “Les pratiques phytosanitaires en viticulture en Nouvelle-Aquitaine en 2016” , analyses et résultats publiés en mars 2019, à télécharger ici.